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Préservation de l'identité culturelle

Par Fabrice Luijten


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    AvatarFabrice Luijten
    Participant

    Bonjour à tous,

    Même si, techniquement, il n'est pas vraiment nécessaire d'ajouter une disposition supplémentaire stipulant que la fédération assurera la protection des identités culturelles que l'on trouve en Europe, je pense qu'il serait judicieux de formuler explicitement la manière dont, au niveau fédéral, les droits à votre propre identité culturelle seront protégés. La raison pour laquelle je dis qu'il n'y a pas de nécessité technique est que cela a déjà été énoncé dans d'autres parties de la constitution, en particulier dans le préambule. Pour le reste, l'identité culturelle en tant que question politique sera traitée de la même manière que les autres domaines politiques, sans avoir besoin d'un statut propre. Cependant, je crains que l'une des plus grandes critiques de l'Europe fédérale soit qu'elle aboutisse à l'assimilation de toutes les cultures merveilleusement diverses du continent. Et si ce sentiment n'est pas correctement pris en compte, il empêchera la constitution de voir le jour. À cet égard, l'histoire de l'Europe qui a conduit au fédéralisme est très différente de celle des États-Unis. En outre, je pense qu'une Europe fédérale pourrait même être mieux à même de protéger la diversité culturelle que le système actuel fondé sur des traités, mais cela doit être très clair pour les partis politiques actuels qui sont opposés à "plus d'Europe" et qui voudraient récupérer davantage de souveraineté nationale. Je crains donc que si nous ne rendons pas cet aspect aussi explicite que possible, l'un des arguments de vente uniques d'une Europe fédérale sera retenu contre la fédération par les forces conservatrices.

    Je pense que pour parvenir à une clause qui formule la manière dont l'Union fédérale européenne souhaite protéger la diversité culturelle sur le continent, les étapes suivantes sont nécessaires :
    1. Définir explicitement ce que l'on entend par diversité culturelle ou protection de l'identité culturelle (d'après Martin, 2002)
    2. Définir explicitement la définition de la citoyenneté : libérale, libertaire ou républicaine (d'après Miller, 1995).
    3. Formuler quelques principes sur ce qui est nécessaire pour protéger efficacement la diversité culturelle en Europe.
    4. Traduire ces principes en une clause constitutionnelle

    Je vous fais part ci-dessous de mon point de vue sur ces quatre questions principales.

    Ad 1.
    Je pense que nous devrions adopter une perspective de différenciation de la culture telle que définie par Martin (2002) : au sein de l'Europe, il existe un nombre indéfini de sous-cultures avec des différences concernant la langue, le dialecte, les coutumes culturelles, les croyances religieuses, le régime alimentaire, etc. La reconnaissance explicite de ces différences devrait être possible au niveau national ou fédéral. La reconnaissance explicite de ces différences devrait être possible au niveau national ou fédéral. Tout comme l'UNESCO protège l'héritage culturel de l'architecture, il pourrait y avoir un organisme européen au sein duquel une (sous-)culture spécifique pourrait demander à bénéficier d'un statut protégé.

    Ad 2.
    La définition de la citoyenneté devrait contenir à la fois des éléments libertaires et républicains, tels que définis par Miller (1995) : libertaire si possible, dans le sens où la Fédération déclare explicitement qu'elle ne se mêlera pas de l'expression de l'identité culturelle, à moins que l'expression de l'identité culturelle ne menace les valeurs exprimées dans le préambule. Si une approche libertaire de la citoyenneté ne suffit pas à garantir une prospérité culturellement diversifiée (lorsque l'expression d'une culture empêche l'expression d'une autre culture. Par exemple, lorsque les croyances religieuses concernant l'homosexualité entraînent des violences à l'encontre des membres de la communauté LGBTI (je ne sais plus quelle est la dernière abréviation)), une approche républicaine de la citoyenneté est préférable. Cela signifie que la meilleure façon d'arbitrer entre les différentes expressions culturelles sera de faire participer activement les citoyens aux processus politiques et décisionnels au sein de la fédération et que le résultat du débat indiquera comment traiter les différences culturelles incompatibles. L'implication pratique de l'ensemble de la trias politica dans la conservation de la diversité culturelle de l'Europe :
    - Le pouvoir législatif doit élaborer des lois qui tiennent compte des différences culturelles et qui permettent aux gens d'exprimer librement leur culture dans la mesure où cette expression n'entrave pas celle des autres.
    - Le pouvoir exécutif pour faire appliquer ces lois
    - Le pouvoir judiciaire pour résoudre les conflits entre les individus ou les groupes culturels sur la base de ces lois.

    Ad 3.
    Si je reprends ce que j'ai dit aux points 1 et 2, cela se résume aux principes suivants :
    - La fédération n'interviendra pas dans la vie culturelle, à moins que l'expression de la culture ne menace les valeurs exprimées dans le préambule (Préambule).
    - La diversité culturelle peut être explicitement revendiquée par un groupe culturel (article VII)
    - La fédération s'engage à protéger la diversité culturelle autant qu'elle le peut en appliquant les lois d'inclusion culturelle (Préambule).
    - Les gens sont libres d'exprimer leur culture tant que cela ne limite pas l'expression culturelle des autres (article VII).
    - En cas de différences culturelles incompatibles, les processus politiques et décisionnels au sein du pouvoir législatif sont le premier endroit où nous devrions chercher une solution solide et intemporelle (médiation culturelle à long terme) (article VII).
    - Les conflits entre groupes culturels doivent être réglés par voie judiciaire (médiation culturelle à court terme) (article VII).

    Ad 4.
    Cela permet de mentionner les clauses suivantes dans l'article VII (dérivé de l'article 3) :
    - La diversité culturelle peut être explicitement revendiquée par un groupe culturel
    - Les gens sont libres d'exprimer leur culture tant que cela ne limite pas l'expression culturelle des autres.
    - En cas de différences culturelles incompatibles, les processus politiques et décisionnels au sein du pouvoir législatif sont le premier endroit où nous devrions chercher une solution solide et intemporelle (médiation culturelle à long terme).
    - Les conflits entre groupes culturels doivent être réglés par la voie judiciaire (médiation culturelle à court terme).

    Pour conclure, je pense que la préservation culturelle de la diversité devrait être traitée au niveau fédéral et non au niveau national, car la plupart des aspects culturels transcendent les frontières nationales.

    Il va sans dire que je suis ouvert aux suggestions concernant ce sujet.

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